A l’époque pharaonique, les temples, les cimetières royaux et les palais royaux comprenaient des ateliers dans lesquels travaillaient des artisans spécialisés pour fabriquer des meubles, des bijoux, du verre, des métaux et autres produits. Les tombes égyptiennes représentaient des scènes vivantes et des personnages représentant plusieurs groupes d’artisans s’adonnant à leurs activités, comme des menuisiers et des tisserands dans des ateliers. Les musées du monde entier sont remplis de différents produits fabriqués par ces ingénieux artisans. Depuis 4 000 ans, les artisans égyptiens ont généré plusieurs types de petits arts de différents styles et goûts artistiques qui sont connus dans le monde entier. Les Egyptiens étaient doués pour graver sur tous types de métaux des formes décorées et pour les orner de pierres semi-précieuses et de verre de couleur. Ils étaient également compétents dans le travail du bois, créant différents types de meubles qui étaient souvent plaqués or et ornés de pierres semi-précieuses pour les palais royaux. Comme à l’époque islamique, l’industrie du verre et la fabrication d’oriels et d’arabesque, qui consiste à graver sur bois en faisant des formes artistiques et géométriques complexes, étaient également populaires. Différents types de récipients en verre transparent et de couleur sont encore conservés. Même de très petits récipients de ce type étaient conçus en détails et plusieurs monuments y étaient dessinés. Il est intéressant de mentionner que les récipients en verre de l’époque pharaonique étaient fabriqués à partir d’un modèle préconçu. La technique de soufflage du verre n’a pas été utilisée avant l’époque romaine. Le tissage était un art populaire qui prit notamment de l’ampleur dans la culture copte et continua à se développer au cours de l’époque islamique lorsque les tapis islamiques de haute qualité se répandirent. Tous ces artisans avec leurs techniques innovatrices acceptèrent de communiquer leur expérience artistique de génération en génération. Ils étaient divisés en groupes, chacun étant doté d’un dirigeant élu qui gérait ses affaires et réglait toute discorde entre ses membres. En Egypte, les quartiers disposaient de zones spécifiques pour les artisans, les orfèvres et les chaudronniers. Il est probable que l’artiste égyptien était éduqué et formé par son père dans sa jeunesse. Le jeune enfant aidait le groupe de travail auquel appartenait son père pour apprendre les règles du métier. Ce fut le cas en Egypte jusqu’à l’époque islamique. Néanmoins, à l’époque ottomane, l’Egypte perdit la plupart de ses artisans et de ses hommes de métier, car on obligea alors les artisans adroits à se rendre à Istanbul, la capitale de l’empire ottoman. Par la suite, l’art égyptien connut une période de stagnation qui dura jusqu’au début de l’époque moderne. |